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La gestion des cartes de crédit : une façon d’éviter la faillite

Un sujet intéressant concernant l’endettement traité par David Trahair. Une bonne gestion des cartes de crédit, une façon efficace d’éviter la faillite. 

Ce texte est tiré de la source CPA Canada: https://www.cpacanada.ca/fr/connexion-et-nouvelles/cpa-magazine/articles/2016/decembre/cartes-de-credit-de-savants-calculs

Le 1er décembre 2016

Ne laissez pas la frénésie des fêtes entraîner vos clients dans la spirale de l’endettement.

C’est le temps des fêtes: chaleureuses retrouvailles, copieux festins, merveilleux cadeaux… et spirale du surendettement. Selon l’Association des banquiers canadiens, seulement 60 % des Canadiens règlent au complet le solde mensuel de leurs cartes de crédit. Pour les autres, endettés invétérés, chaque cadeau comporte un surcoût : les intérêts au taux déterminé par l’émetteur, taux qui se chiffre entre 12,99 % et 29,99 %. Ainsi, la liseuse payée 100 $ aura coûté entre 113 $ et 130 $ au bout d’un an (voire plus si on attend davantage pour éponger la dette). Saurons-nous amener les consommateurs à limiter leurs dépenses et à rembourser leur solde en donnant des exemples précis? Peut-être.

Si on acquitte le solde complet à la date d’échéance, on ne paie aucun intérêt. Soulignons que la période de grâce, qui s’étale généralement sur 21 jours à compter de la date d’établissement du relevé, ne s’applique jamais aux avances de fonds. Cependant, pour tout retard, des intérêts seront imputés. Comment sont-ils calculés? La réponse ne figure pas sur le relevé, mais dans la convention d’utilisation de la carte. Passons en revue le calcul des intérêts selon la méthode du solde quotidien moyen pour une carte Visa. C’est très simple. Sortez votre calculatrice!

À tout solde impayé le mois précédent, l’émetteur, jour après jour, ajoute les nouvelles dépenses et déduit tout paiement afin d’établir les soldes quotidiens, pour chaque catégorie d’opérations (achats ou avances de fonds). Ces soldes sont additionnés, puis divisés par le nombre de jours de la période du relevé (souvent 30 ou 31), ce qui donne le solde quotidien moyen par catégorie d’opérations. Ensuite, ce solde est multiplié par le taux d’intérêt quotidien de chaque catégorie, c’est-à-dire le taux d’intérêt annuel divisé par 365 (366 les années bissextiles). Le résultat est multiplié par le nombre de jours de la période, et on arrive ainsi aux intérêts imputés le dernier jour. Enfantin, n’est-ce pas? Ah oui, ici, l’émetteur ne calcule pas d’intérêts sur les intérêts.

Imaginons, selon le dernier relevé, que vous devez 1 000 $. Vous avez versé le paiement minimum de 10 $ à la date d’échéance, 21 jours après la date du relevé, et n’avez effectué aucun achat depuis. Pour ce mois de 31 jours, votre solde était de 1 000 $ pendant 20 jours, puis de 990 $ pendant 11 jours. Votre solde quotidien moyen : 996,45 $. Supposons un taux d’intérêt annuel de 19,99 %, soit un taux quotidien de 0,0548 % après division par 365. Pour établir les intérêts ajoutés après 31 jours, on multiplie le solde quotidien moyen de 996,45 $ par le taux quotidien de 0,0548 % et par 31 jours (16,93 $).

Mais n’oublions pas : le consommateur fait d’autres achats, ce qui hausse le solde quotidien moyen; les intérêts s’accumulent alors en spirale, de mois en mois.

Et le paiement minimum? Attendez, je reprends mon souffle. Le calcul, qui dépend de plusieurs facteurs, dont la cote de crédit, figure dans la notice en caractères microscopiques qui accompagne la nouvelle carte. Il s’agira en général du plus grand des montants suivants : i) un pourcentage du solde au relevé (souvent 2 %), majoré de la plus élevée de ces deux sommes : l’excédent du nouveau solde sur la limite de crédit ou tout montant en souffrance du mois précédent; ii) un minimum établi (souvent 10 $). Si le nouveau solde est inférieur à 10 $ (ou au paiement minimum calculé), il doit être acquitté dans son intégralité. Sinon, il s’agit du montant minimum établi majoré des intérêts et des frais, plus toute autre somme en souffrance ou excédant la limite de crédit. Limpide, n’est-ce pas?

Avez-vous remarqué, sur votre relevé, qu’on vous indique désormais le temps nécessaire au remboursement intégral? Les autorités obligent les émetteurs à dévoiler le temps approximatif qu’il faudra pour régler le solde si on n’effectue que le paiement minimum. Les résultats sont souvent troublants, et je ne suis pas certain de leur exactitude. J’ai devant moi un relevé indiquant un solde de 7 168,51 $ et un paiement mensuel minimum de 10 $. Selon le relevé, il me faudra 57 ans pour rembourser le tout (si je n’achète plus rien). Or, 57 ans, c’est 684 mois, et 684 multiplié par 10 $ donne 6 840 $, soit moins que le principal, sans compter les intérêts. Le cauchemar du remboursement n’en finit pas!

Vous voilà en mesure d’expliquer les savants calculs des intérêts composés sur le solde débiteur – et leurs répercussions – aux endettés invétérés. Réussirez-vous à les convaincre qu’ils auraient avantage à régler l’intégralité du solde? Espérons-le.

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